Le report de Jardins en Seine, puis son annulation à quelques heures du démarrage de l’événement, est à l’image de cette année extrêmement compliquée pour les paysagistes. Découvrez la réalisation qu’avait préparée Florian Demon, de la société Nadea, en partenariat avec le magazine Extérieurs Design.
Le salon Jardins en Seine devait être l’occasion pour les acteurs du paysage de se “retrouver entre confrères et entre amis”, confie Florian Demon. Pourtant, comme ses collègues, le paysagiste a appris le 25 septembre, au premier jour du salon, que l’édition 2020 n’aurait finalement pas lieu : “Le préfet a pris la décision la veille au soir (ndlr : jeudi 24 septembre) , et nous en avons été informés le matin même”. Plus que de la colère, il fait part de son incompréhension quant à cette décision, d’autant plus que “ cette manifestation se déroule en extérieur, et que les parcelles sont suffisamment espacées pour permettre le respect des gestes barrières”.
L’annulation de l’édition 2020 du salon, tenue sur les hauteurs de Suresnes (Hauts-de-Seine), est dure à accepter à deux niveaux. Tout d’abord, elle porte un coup à un secteur déjà touché par la pandémie. “Jardins en Seine est porteur d’affaires. Il permet de rencontrer des prospects, voire de signer des clients”, avance Florian. Même s’il concède pouvoir s’en sortir sans le salon, le diplômé de l’École du Breuil assure que son annulation lui fait perdre “au moins un gros chantier, ce qui représente environ 10 000 euros hors taxes”. Puis, “c’est dur de voir le salon annulé du jour au lendemain, alors que ça fait une semaine que l’on travaille dessus et que l’on a réuni des ressources en temps et en matériaux”, conclut-il.
Un jardin dans un jardin
Comme tous les jardins signés Nadea, l’entreprise fondée par Florian Demon, la réalisation pour le salon est simple, minimaliste et épurée. Cette année, le paysagiste de 25 ans a voulu s’éloigner du “côté rectiligne et rectangulaire des parcelles de Jardins en Seine”. L’ancien élève de l’ÉA Tecomah transforme ainsi les 8×5 en une succession d’arcs-de-cercle, créant au passage un jardin dans un jardin.
La réalisation s’ouvre sur un demi-cercle où arbustes et plantes endémiques d’Ile-de-France forment une bulle de végétation. EÉrable boule (Acer platanoides “Globosum”) et Photinia (Photinia x fraseri “Red Robin”) apportent de la hauteur à ce mur végétal, tandis que les “quatres variétés d’Abelia (Abelia grandiflora) et les Pittosporum (Pittosporum tenuifolium “Golf Ball”) forment un tapis de sol au panaché blanc et jaune”.
Pour accéder au cœur du jardin, le visiteur est invité à monter les deux marches qui percent le mur. C’est du haut de la plateforme que se révèle le cocon voulu par Florian Demon : un salon de jardin. Le mobilier d’inspiration africaine tranche au milieu de ce jardin verdoyant. Un choix qu’il assume : “j’ai choisi une gamme turquoise, très colorée mais qui se marie bien aux teintes vertes du jardin”.
“L’espace est divisé en deux. D’un côté, un coin repos”, où les deux trônes Cap Skiring et Diriyanké, signés Djilène Créations, invitent à la relaxation tout en profitant de la vue panoramique sur le bois de Boulogne et la capitale. “De l’autre côté, un coin plus social”, où les deux fauteuils Lekket incitent à la discussion, à l’abri des regards. Un mix and match toujours tendance.
Redécouvrez des éditions précédentes de Jardins en Seine : 2018; 2017.